À la suite de l’annonce du gouvernement fédéral concernant une réduction drastique du nombre d’immigrants pour les prochaines années, le gouvernement du Québec suspendra temporairement la sélection de nouveaux immigrants permanents dans les mois à venir. Cette pause vise à réévaluer les seuils d’immigration de la province et entraînera un retard dans l’émission des certificats de sélection du Québec (CSQ), document essentiel pour obtenir le statut de résident permanent au Canada.
Suspension temporaire des programmes d’immigration économique
Ce moratoire pourrait durer jusqu’à la fin du printemps prochain. Durant cette période, les programmes d’immigration économique, tels que le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ), seront mis en pause, limitant ainsi l’accès à la résidence permanente pour de nombreux travailleurs temporaires et diplômés étrangers. Le portail Arrima, créé par le gouvernement Legault pour sélectionner des candidats selon les besoins du marché du travail québécois, sera également affecté par cette décision.
Cette mesure suscite des interrogations quant à l’équilibre entre les besoins en main-d’œuvre au Québec et la capacité d’intégration des nouveaux arrivants. À l’échelle nationale, Ottawa a déjà annoncé une réduction des seuils d’immigration, prévoyant de diminuer de 20 % le nombre de résidents permanents admis dès l’année prochaine. Le gouvernement fédéral compte également restreindre l’immigration temporaire, en réponse aux préoccupations croissantes des Canadiens sur les capacités d’intégration du pays. En effet, un sondage récent révèle que de nombreux Canadiens pensent que le pays accueille “trop d’immigrants”.
Un plan d’immigration ajusté pour 2025
Malgré cette pause, les seuils d’immigration permanente pour 2025 ne seront pas modifiés. Le Québec prévoit d’accueillir 50 000 nouveaux résidents permanents l’année prochaine, auxquels s’ajouteront plusieurs milliers de diplômés étrangers utilisant le PEQ comme voie rapide vers la résidence permanente. Toutefois, les immigrants admis en 2025 auront été sélectionnés avant la suspension des programmes.
Selon plusieurs experts, cette pause permettra de réduire les arriérés de dossiers et de réajuster les priorités en matière d’immigration, notamment en tenant compte, pour la première fois, du nombre de résidents temporaires présents au Québec. Cette mesure pourrait aussi prioriser les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires déjà établis dans la province. Le débat sur la capacité d’accueil fait écho aux récentes déclarations du Premier ministre Justin Trudeau, qui reconnaît que l’immigration temporaire dépasse la capacité du Canada à intégrer efficacement les nouveaux arrivants.
Une orientation alignée sur les propositions du Parti québécois
Cette décision intervient peu après que le Parti québécois (PQ) a présenté son propre plan d’immigration, comprenant un moratoire sur les nouveaux immigrants économiques. Si le PQ accédait au pouvoir, il envisagerait une réduction significative des niveaux d’immigration, avec une cible annuelle de 35 000 résidents permanents, contre plus de 50 000 actuellement. Cette approche rejoint la tendance fédérale et prend en compte les préoccupations des Canadiens quant aux effets de l’immigration sur le tissu social et économique du pays.
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